C U L T U R E C Y C L I S M E LA CHRONIQUE DE FREDERIC GIRARD
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3 octobre 2018 Vergèze-Arles Paris-Nice 1952 classement officiel On est toujours heureux de tomber sur un classement officiel quoique quelquefois il réserve des surprises avec notamment des doublons, mais enfin ça évite en général de se poser des questions et ça permet de passer à autre chose. Mais il arrive quelquefois que l'histoire décide de ne pas retenir le classement officiel pour des raisons valables ou pas. Il en est ainsi des Paris-Dijon de guerre où le seul classement officiel est celui par équipe et même des Tours de France des années 30 où le seul vainqueur officiel de l'étape était celui qui réalisait le meilleur temps (départagé quelquefois aux points) des demi-étapes additionnées. Il en est de même des contre la montre par équipes dans les Tours d'avant-guerre pour les étapes disputées contre la montre par équipes on a surtout retenu le nom du vainqueur. Parfois on a même deux classements l'officiel et l'autre et c'est celui qui l'établit qui décide ainsi pour le GP de Sporting disputé en course individuelle mais avec le classement officiel par équipes de deux. Il y a aussi les courses aux points où celui qui franchit la ligne le premier n'est pas toujours le vainqueur, surtout que pour ces épreuves les organisateurs ont souvent fait preuve d'une imagination débordante. Ainsi le vainqueur est celui qui a le plus de points, mais si un coureur arrivé ou un nombre d'échappée à x secondes d'avance, c'est ce classement qui compte. On a même vu des courses où c'est la distance séparant le premier des poursuivants qui faisait foi pour désigner le vainqueur... Bref on a tout eu. Mais aujourd'hui, c'est quand même d'un monument du cyclisme dont je veux parler. Paris-Nice 1952. En plus l'étape ou plutôt la demi-étape concernée devrait être simple puisqu'elle ne comportait que 48 kilomètres ! Elle partait d'Arles (ma ville natale) pour rejoindre Vergèze (la source Perrier un des mécènes de l'épreuve). Voilà le classement que l'histoire a retenu : 3b 27-03 Vergèze-Arles 48km 1 Raymond IMPANIS 59'53" 2 Félix BERMUDEZ 3 Georges GILLES 4 Maurice BLOMME 5 Jacques MICHEL 6 André DARRIGADE à 12" 7 Charles COSTE 8 Serge Meneghetti 9 Antoine GOMEZ 10 Jean DOTTO 11 Albert DOLHATS 12 Paul MATTEOLI à 25" 13 Roger HASSENFORDER à 28" 14 Edouard PAMBOUKDJIAN et 53 coureurs dans le mt 15 Antonin ROLLAND 16 Fernand TRICOT 17 Georges TRUR 18 André ROSSEEL 19 Raoul REMY 20 Lucien TEISSEIRE 21ea 46 coureurs Hé bien ce n'est pas le classement officiel que je vais vous narrer ci-dessous En fait il s'agit du classement à Arles mais la réalité était plus tordue que ça ! L'étape comptait des classements intermédiaires et s'est jouée aux points. Au 6° km les coureurs surpris n'ont pas sprinté 1 Jean Dotto 10 2 Roger Buchonnet 9 3 Wout Wagtmans 8 4 Albert Dolhats 7 5 André Darrigade 6 6 Serge Meneghetti 5 etc 2° sprint à Saint Gilles au 25° kilomètre où 2 coureurs passent légèrement détachés 1 Jean Erussard 10 2 François Mahé 9 3 Nello Sforacchi 8 à 100m 4 Serge Meneghetti 7 5 Roger Piel 6 6 Jean Robic 5 Le dernier classement où les points sont doublés est celui de l'arrivée Ce qui donne comme résultat officiel de cette 2° demi-étape de seulement 48km : 1 Raymond Impanis 20 2 André Darrigade 19 3 Félix Bermudez 18 4 Serge Meneghetti 18 5 Georges Gilles 16 6 Jacques Michel 16 7 Maurice Blomme 14 8 Jean Dotto 12 9 Jean Erussard 10 11 Roger Buchonnet 9 12 Charles Coste 8 13 Wout Wagtmans 8 14 Nello Sforacchi 8 15 Roger Piel 6 Bien sur, il fallait rentrer dans le peloton pour bénéficier des points ! Cela vous en bouche un coin, moi j'avoue avoir fait un bon quand j'ai lu ça sur Avignon Soir ou le Dauphiné Libéré. Comme quoi on n'est jamais sur de rien Frédéric Girard
2 novembre 2016 Championnat de France sur route des amateurs 1905 Cela fait du bien de sortir parfois du net et de se replonger (ou de se plonger tout simplement parce qu'on a entassé sans lire) dans ses propres archives. Quand on lit au lieu de se contenter comme souvent de noter (c'est aussi mon cas) on trouve toujours quelque chose. Ici, en provenance d'une photocopie de Lyon Sport, les engagés du Championnat de France sur route amateur de 1909. Lyon Sport, bien évidemment, cela faisait partie des archives de Jean Marc Maurin qui a tant apporté à Mémoire du Cyclisme entre autres. Oui, quand on lit on découvre toujours des choses et souvent de nouvelles interrogations. Pour moi, ici, c'est la participation d'un Manina à une course FFC et la nouvelle question c'est : de quel Manina s'agit-il ? Et puis, quand tu envoies quelque chose dont tu es fier à Gérard, il y a toujours une cerise sur le gâteau. Là, c'est le classement de ce championnat tiré de La Presse. Allez zou, je lance le bouchon, il ne manque plus qu'une photo de Pérette dégottée par Jean-Marie ou autre collectionneur épatant et on aura ce que j'appelle un blog à plusieurs voix. Bonne lecture Frédéric Girard
9 juillet 2016 Championnat de Provence sur route des amateurs et indépendants à Fréjus le 5 juillet 1958 Il est souvent facile de recopier un résultat particulièrement quand il ne fait aucun doute. C'est le cas ici. Pourtant, sans nier la valeur d'Alex Gnaldi et de ses suivants, on remarque que le seul coureur faisant partie des vedettes provençales est le cinquième Louis Delpiano. Quand le cyclisme n'est pas seulement une affaire de chiffres on creuse un peu plus pour comprendre. Il est arrivé quelquefois lors de championnats que les meilleurs, même sous la menace des foudres fédérales, refusent de participer au championnat régional pour une raison ou une autre. Cela n'est pas le cas puis que j'ai eu la chance d'avoir l'explication dans une coupure du "Méridional". Je vous la livre ici : Une quinzaine de coureurs en tête avec cinq minutes d'avance a été dirigée sur une fausse route. Parmi eux on retrouvait Robert Coulomb, Albert Baldasseroni, Marcel Nardi, Jean Bonifassi, Gilbert Salvador, Jean Milesi, Jean Jacques, Organ Iacoponi. Ces derniers ont été contraints à l'abandon à cause de cela. Voilà qui explique le classement bizarre de ce championnat de Provence. Mais quand on y regarde à deux fois, on s'aperçoit que l'on n'a pas le nom de l'ensemble des coureurs lésés. Les journalistes et les officiels ne devaient pas être avec l'échappée, ni non plus avec eux lors de l'essai de leur remise sur la bonne route (des bénévoles ont sûrement pris leur place). Alors il faut se contenter (je n'ai lu que l'article du "Méridional") sauf nouvelle découverte de l'article que je vous livre.
1 Alex Gnaldi (ASB Nice) 4h53'21" 2 Jean Scavarda (Monaco) à 22" 3 Jean Tanguy (Toulon) à 2'16" 4 Benoît Pavone (Pédale des Chartreux) 1° amateur à 2'29" 5 Louis Delpiano (ES Cavaillon) 6 Brun (Toulon) 7 Jacques Maniglio (CCM) 8 Sannun Mehmed (Rocheville) 9 Gérard Hyardet (ASPTT Marseille) 10 André Nicolaï (Nice) 11 Adolphe Ferrigno (ASPTT Marseille) 12 Claude Ricco (Monaco) 13 Max Tournier (CCM) à 4'59" 14 Roger Napolitano (Aix) à 5'25" 15 Jean Innocenti (Nice) 16 Claude Mattio (PJ) 17 Ré (PJ) à 8'22" 18 Pierre Vacher (Nice) 19 Edmond Milesi (Sainte Tulle) à 9'04" 20 André Maffei (SHS) à 11'08" 21 Alban Cauvet (Cogolin) à 11'10" 22 Jean Pierre Saire (Avignon) à 11'14" Frédéric Girard
3 avril 2016 GP Conchon-Quinette 1953 à Montpellier Montpellier avait aussi son Prix Conchon-Quinette, fabrique de vêtements et je suppose magasins. Pour des raisons qui m'échappent, la région Languedoc-Roussillon et plus particulièrement le Gard se partageait en deux fédérations aussi puissantes l'une que l'autre la FFC et la FSGT et dont la seule afinité possible était la pratique du vélo. Pour ma part, outre des problèmes humains, il me semble que je ne sais toujours pas ce qu'ont en commun les zones de l'intérieur telles les Cévennes où paysans et mineurs se côtoyaient et la côte méditerranéenne. On peut considérer que le nombre de courses s'est partagé sans entraîner d'organisations supplémentaires. Les Gardois de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail étaient de très haut niveau dans le Gard, et parfois une de leurs vedettes franchissait le Rubicon. C'est le cas de René Burgat qui l'emporte ici en transfuge de la FSGT. La FFC les accueillait à bras ouverts... mais ne leur faisait aucun cadeau. Voici le classement du Conchon-Quinette 1953 à Montpellier 3-05-1953 - 170km am-indés tc source Midi Libre 50 partants 25 classés 1 René Burgat (Alès) 4h37'45" 2 Franck Mori (VC Arles) 3 Joseph Augé (VS Montpellier) 4 Gustave Savanier (UC Arles) 5 Pierre Roux (FLL Perpignan) à 3'38" 6 Maurice Monti (VC Arles) à 4'57" 7 Joseph Lopez (FLL Narbonne) 8 François Berrenguer (US Montpellier) 9 Yves Palacin (US Montpellier) 10 Antoine Colomina (FLL Perpignan) 11 Jean Séraphin Bernardoni (VC Saint Rémy) 12 René Gazanhès (VS Montpellier) à 10'49" 13 Pierre Ferretti (VS Vauvert) à 11' 14 Michel Saunal (GS Sétois) 15 René Brezun (OS Aigues Mortes)
Frédéric Girard
Collection Jean-Marie Letailleur
Collection Jean-Marie Letailleur
20 mars 2016 A Travers la Presse L'Eclaireur du Dimanche du 24 mars 1929 Je viens de retrouver dans mes archives ce petit trésor, bien entendu pas consacré au cyclisme, puisque l'hebdomadaire de L'Eclaireur de Nice avait pour sous-titre : "Littéraire Mondain Théatral Sportif".
En première page on avait la photo de l'Isotta-Fraschini, carrosserie d'Ala, qui venait de remporter le 21° Concours d'élégance d'automobiles de Monte Carlo. Une page était consacré au décès du Maréchal Foch. Mais on trouvait aussi ces deux photos sur le cyclisme local du dimanche précédent. Et suivez mon regard, mais même parmi les grands collectionneurs de photos peu devaient avoir le portrait de Flaventines le vainqueur de l'éliminatoire du Premier Pas Dunlop des Alpes Maritimes. Ils étaient 123 au départ et 24 au sprint à l'arrivée. On apprend toujours et à ma connaissance c'est la première fois que les ex aequo d'une course sur route sont départagés ainsi (mais je dois sûrement me tromper même si je vous apprends quelque chose) ; le dimanche suivant les ex aequo de ce Premier pas disputent une nouvelle course pour les départager et établir le classement officiel de cette éliminatoire ! Vous aviez déjà vu ça. Autre chose, les bulletins de l'UVF donnent un autre résultat : 1 L FALICON 2 J BERAUDO 3 L BORGOGNO qui correspond à la suite du classement sans faire mention d'une mise hors course quasi certaine donc de Flaventines. Je regrette mais je n'ai pas de photo de Falicon. Quant à l'épreuve reine du 17 mars, le premier Critérium des Grimpeurs à Nice, elle se disputait sur la moyenne Corniche avec séries, 1/4 de finale, 1/2 finale, finale (bien sur avec des repêchages). Auguste Monciero, sur vélo La Niçoise, l'emporte après avoir éliminé Charles Pélissier en demi-finale. Voici le classement des quatre finalistes. 1 Auguste MONCIERO 2 Jacques BODINO 3 Alfred MAGNANI 4 Jean BIDOT Outre Charles Pélissier, Marcel Bidot, Joseph Normand, Louis Péglion ou encore Edmond Béranger participaient à cette belle épreuve. Honnêtement, j'espère vous avoir appris des choses... Frédéric Girard